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Ephémères révisions de la 1ère ES 2 - EAF
17 juin 2013

[écrit] Questions sur l'énonciation (poésie mais valable ailleurs)

N'oubliez pas que les différents exercices proposés ici peuvent aussi... vous servir d'exemples le jour J !

 

Je te l'ai dit pour les nuages

Je te l'ai dit pour l'arbre de la mer

Pour chaque vague pour les oiseaux dans les feuilles

Pour les cailloux du bruit

Pour les mains familières

Pour l'oeil qui devient visage ou paysage

Et le sommeil lui rend le ciel de sa couleur

Pour toute la nuit bue

Pour la grille des routes

Pour la fenêtre ouverte sur un front découvert

Je te l'ai dit pour tes pensées pour tes paroles

Toute caresse toute confiance te survivent.

Paul Eluard, "Je te l'ai dit pour les nuanges...", L'Amour la poésie, 1929

Questions :

1/ Quelles sont les marques de l'énonciateur dans ce poème ? A quoi servent-elles ? De quel mouvement littéraire non pas du XXème s. mais du XIXème s. cela pourrait-il rapprocher ce poème ?

2/ A qui s'adresse le poète ?

3/ Par quels procédés le poète exprime-t-il la grandeur de son amour ?

 

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Commentaires
M
1) Les marques de l'énonciateur sont dans l'utilisation de la première personne du singulier "Je" qu'on peut trouver dans l'anaphore des deux premiers vers ou au vers 11. Ces marques peuvent servir à nous faire comprendre que Paul Eluard parle en son nom dan s ce poème. Ce texte pourrait se rapprocher du romantisme avec l'utilisation fréquente de mots se rapportant à la nature, qui est typique dans des œuvres littéraire appartenant au courant du romantisme. <br /> <br /> <br /> <br /> 2) Le poète s'adresse à une personne extérieure comme on peut le voir avec "je TE 'ai dit", "tes pensées", "tes paroles"...<br /> <br /> <br /> <br /> 3) Le poète exprime la grandeur de son amour avec des métaphores comme au vers 6 "Pour l’œil qui devient visage ou paysage" comme si la personne à qui il s'adresse devenait la seule personne qu'il voit, son unique paysage.
C
1) L'énonciateur se manifeste par la marque de la première personne "je" dans l'anaphore "je te l'ai dit" qui est reprise par la suite au 11 vers. Ces marques permettent d'accentuer le fait que c'est le "Je" et très probablement Eluard lui-même qui délivre son message. <br /> <br /> Si Eluard a fait parti du mouvement surréaliste, ce poème trouverait également sa place au XIXe siècle entre romantisme et symbolisme. En effet, le registre lyrique évoque le mouvement romantique par la présence du "Je", du champ lexical de la nature avec pour exemple les termes "arbre", "mer" ou "cailloux" et de celui de l'homme avec "œil", "mains" ou encore "front", cependant les figures analogiques du texte et ses images pourraient aussi le classer dans le mouvement symbolique. Par exemple, la musicalité du poème avec sa métrique alternée plus ou moins longue et une allitération en [L] au premiers vers rappelle le bruit du ressac comme pour souligner le mot "mer" (ou la respiration d'une personne endormie : champ lexical de la nuit avec "nui", "sommeil", champ lexical du corps). On retrouve aussi les sens qui sont très sollicités notamment l’ouïe par le "bruit", les "paroles", "les oiseaux", la vue par "l’œil", la "couleur", le toucher par les "caresses", les "mains" ...<br /> <br /> <br /> <br /> 2) Le poète semble s'adresser, à l'instar d'un poète romantique, à l'être aimé qui se manifeste par la répétitions du "te" au fil du texte"<br /> <br /> <br /> <br /> 3) Eluard lie le microcosme de l'homme au macrocosme de l'univers en mêlant le champ lexical du corps à celui des paysages ainsi son amour est transposé à des dimensions gigantesques. De plus, son amour agrandi par les différents parallélismes de constructions tels que les anaphores en"pour" qui crée un écho intrinsèque au poème.
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